SFMG - Société Française de Médecine Générale

Juin 2014 Marie MORELIERE

RESUME

Introduction : L’accroissement des résistances bactériennes aux antibiotiques est une menace pour la santé publique. La France a mis en place deux plans pour lutter contre la résistance aux antibiotiques en 2001 et 2007. Notre étude a évalué la prescription d’antibiotiques par les médecins généralistes français dans les angines, les bronchites aiguës, les états fébriles (qui s’apparentent à la grippe) et les rhinopharyngites de 2000 à 2009, situations qui ne nécessitent que très rarement une antibiothérapie.

Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude épidémiologique observationnelle prospective d’une base de données de la Société Française de Médecine Générale.

Résultats : Nous avons étudié 387 681 consultations faites par 116 médecins. Le taux de prescription d’antibiotiques pour ces 4 pathologies était de 42% des consultations effectuées en 2000, a diminué à 25 % en 2004 et ré-augmenté à 30% jusqu’en 2009. Les angines et les bronchites sont les plus traitées (44 à 61% de patients traités dans l’angine et 55 à 68% dans les bronchites). Les grippes sont traitées dans 19 à 33% des cas et les rhinopharyngites dans 16 à 37%. Les pénicillines (avec en tête l’amoxicilline) sont les plus prescrites, suivies des macrolides et des céphalosporines. L’âge du patient, les comorbidités, ou la persistance des symptômes modifiaient la prescription d’antibiotiques de façon variable selon la pathologie.

Conclusion : La prescription d’antibiotiques a été réduite après le premier plan antibiotique alors que le deuxième plan n’a eu aucun effet. La décision médicale en consultation n’est pas seulement le résultat d’un raisonnement basé sur des faits objectifs mais aussi de facteurs subjectifs liés au patient et au prescripteur. Ces facteurs subjectifs devraient faire l’objet de recherches spécifiques pour comprendre comment influencer la prescription des antibiotiques par les médecins.