SFMG - Société Française de Médecine Générale

Mars 2014 Frédérick JURY

Résumé

Objectif
L'objectif de l'étude est de déterminer si les patients perçoivent les mêmes indications d'arrêts de travail que leurs médecins.
Méthode
Huit cas cliniques fictifs balayant des motifs fréquents de consultations en soins primaires ont été soumis à 196 médecins généralistes libéraux isérois contactés aléatoirement. Ils devaient déterminer si les situations décrites justifiaient un arrêt de travail, et éventuellement sa durée. Ils ont également inclus des patients qui ont répondu aux mêmes questions. Le critère de jugement principal est la comparaison des nombres de jours d'arrêts indiqués par les médecins et les patients.
Résultats
74 médecins ont répondu au questionnaire et ont inclus 93 patients. La durée globale d'arrêt de travail pour les huit cas cliniques est significativement inférieure quand ce sont les patients qui indiquent la durée d'arrêt de travail (36,8 jours contre 44,8 jours,
p = 0,022). C'est le cas en particulier pour les deux pathologies psychologiques.
Globalement, Les patients ont significativement plus refusé de prescrire un arrêt que les médecins (206 refus contre 106, p < 0,0001).
Les patients arrêtés au moment de leur réponse ont été plus généreux que les autres. Les indépendants ont indiqué moins de jours d'arrêt que les autres catégories socio-professionnelles.
Conclusion
Des patients sélectionnés aléatoirement semblent percevoir des indications d'arrêts de travail globalement proches mais légèrement plus réduites que leurs médecins généralistes, sur l'opportunité comme sur la durée. Ce travail demande à être confirmé et complété, en particulier en s'intéressant aux attentes des malades eux-mêmes en termes d'arrêts de travail.

Mots-clés

Congé maladie, arrêt de travail, médecine générale, participation des patients