SFMG - Société Française de Médecine Générale

Janvier 2018 Etude qualitative par entretiens semi-dirigés

Résumé

 L’hypnose est de plus en plus utilisée en médecine, notamment en médecine générale. Cette étude a été réalisée afin de déterminer les impacts d’une formation à l’hypnose pour des médecins généralistes, qu’ils pratiquent ou non l’hypnose. Il s’agissait d’une étude qualitative, basée sur des entretiens individuels. Ces entretiens étaient réalisés à l’aide d’un guide d’entretien constitué de questions ouvertes et de relances éventuelles. Des médecins généralistes ayant suivi le cycle d’initiation à l’hypnose médicale de la SFMG ont été contactés pour la réalisation des entretiens. La saturation a été obtenue au 12ème entretien. L’échantillon étudié était composé de 15 médecins généralistes exerçant en Île-de-France. Les entretiens ont été réalisés entre mai et août 2015. Avoir été formés à l’hypnose est apparu comme ayant de nombreux impacts positifs pour les médecins, dans leur vie professionnelle mais aussi dans leur vie personnelle. Avoir été formés à l’hypnose leur permet notamment une amélioration de la communication thérapeutique, ainsi qu’une prise en charge globale et personnalisée des patients rendus plus autonomes. Les médecins ont « l’impression » d’une amélioration de l’observance, et d’une diminution de la prise d’antalgiques, d’anxiolytiques et d’antidépresseurs par leurs patients. Ils utilisent les techniques hypnotiques lors de gestes courant tels que la prise de la tension artérielle ou les vaccinations. Ils pratiquent des séances formelles d’hypnose dans des indications variées. L’hypnose leur permet également une réponse à des situations qui étaient en impasse thérapeutique. Ils rapportent une amélioration de leur épanouissement professionnel grâce à la découverte de l’hypnose. Ils utilisent les techniques hypnotiques aussi dans leur vie personnelle, notamment dans la manière de communiquer, se décrivent plus calmes qu’avant et certains parlent d’une meilleure relation avec des proches. Sans qu’il n’y ait eu de questions en rapport, ils ont décris leur métier comme utile et humain, mais difficile, stressant, dévalorisé. Ils ont fait part d’un manque de formation à la communication au cours des études médicales. Ils ont exprimé le regret de ne pas avoir été formé à l’hypnose antérieurement. On peut se poser la question de l’intérêt d’une formation d’initiation à l’hypnose au cours du DES de médecine générale.

Mots clés

médecine générale, hypnose, communication

Summary

Hypnosis is increasingly used in medicine, particularly in general medicine. This study was conducted to determine the impact of training in hypnosis for general practitioners, whether they practice hypnosis or not. It was a qualitative study, based on interviews. These interviews were conducted using an interview guide composed of open questions and possible relaunchings. General practitioners who have completed the cycle of initiation in medical hypnosis of the SFMG were contacted to carry out interviews. The saturation was obtained at the 12th maintenance. The studied sample consisted of 15 General practitioners working in île-de-France. The interviews were conducted between May and August 2015. Having been trained in hypnosis appeared as having many positive impacts for physicians in their professional lives, but also in their personal lives. Having been trained in hypnosis allows them an improvement in the therapeutic communication, and a more global and personalized care of patients. Doctors have the feeling to improve the patients‘ adherence to their prescribed treatment and a decrease in auto-medication (benzodiazpins and antidepressants). They use hypnotic techniques when they realise usual gestures such as taking blood pressure or vaccinations. They practice formal hypnosis sessions in various indications. Hypnosis also allows a response to situations that were in therapeutic impasse. They report an improvement in their professional growth through the discovery of hypnosis. They use hypnotic techniques also in their personal lives, especially in the way to communicate. They describe themselves less stressed that before, and some of them think to have a better relationship with relatives. They also have described their job as useful and human, but difficult, stressful, demeaned. They expressed a lack of training in communication in medical studies. They regret not having been trained in hypnosis previously. This raises the question of the interest of an introductory training in hypnosis during the studies of general medicine.

Keys words

general medicine, hypnosis, communication