Résumé
Introduction
La démarche du généraliste s'organise selon la fréquence des maladies. Elle doit envisager de prime abord les hypothèses les moins rares. La notion de diagnostic d'élimination est chronophage et anxiogène. C'est le cas des troubles psychosomatiques qui représenteraient 30 à 40% des étiologies. Mais il serait utile d'avoir quelque marqueur d'orientation diagnostique. Nous avons émis l'hypothèse que le nombre de consultations, dans les 6 ou 12 mois précédent la consultation du jour, est un indice objectif de trouble somatoforme.
Méthodes
L'échantillon était composé de tous les patients de 20 à 40 ans ayant consulté en 2017, dans un cabinet de médecine générale français. Le recrutement a été réalisé par table de randomisation. 93 dossiers ont été sélectionnés. La variable à expliquer était la fréquence des consultations. Une revue de littérature a permis de composer une grille de recueil. La variable explicative était l'existence ou non d'un Résultat de consultation du chapitre psychosomatique de la CIM 10. Les autres variables explicatives concernaient le patient et la consultation. L'analyse descriptive univariée et multivariée des données a été réalisée avec l'aide d’une biostatisticienne.
Résultats
Le nombre de consultations chez les patients ayant une trouble psychosomatique était de 3 dans les 6 mois précédant la consultation du jour, contre 1 chez les autres, et de 7 consultations en 12 mois contre 2,8 pour ceux qui n'ont pas de trouble psychosomatique (p<0,0001). L'analyse des troubles psychosomatiques, retrouvait de la douleur dans 70% des cas, un symptôme fonctionnel dans 70% et de la fatigue chronique dans 10%.
Conclusion
Le nombre de consultation dans l'année précèdent la consultation du jour, est un indicateur objectif d'une étiologie psychosomatique aux troubles présentés par le patient. Ce "signe" tangible facile à constater, pourrait aider le praticien à oser évoquer plus sereinement cette étiologie fréquente.
Mots clés : Trouble somatoforme, nombre de consultation, psychosomatique, diagnostic
Abstract
Introduction
The general practitioner’s approach is based on diseases’ frequency. He must at first consider the more common hypotheses. The diagnosis of exclusion is a concept that causes time loss and anxiety. That is the case of psychosomatical disorders, which would represent 30 to 40% of etiologies. But having a indicator for diagnostical orientation would be useful. We expressed the hypothesis that the number of medical appointments during the 6 or 12 months before one day’s appointment is an objective clue for a somatoform disorder.
Methods
The sample included all patients from 20 to 40 years old who consulted in 2017 at one general practitioner’s office in France. Recruitment was randomized, 93 files were selected. The frequency of appointments was the variable to explain. A Literature Review led to the elaboration of a data collection grid. The explanatory variable was the existence or not of a “Consultation Result” that was part of the CIM 10 psychosomatical chapter. The other explanatory variables related to the patient and the appointment. The univariate and multivariate descriptive data analysis was conducted with the help of a biostatistician.
Results
Patients suffering from a psychosomatical disorder consulted 3 times during the 6 months preceding the appointment, whereas 1 times for the others, and 7 times during the 12 preceding months, whereas 2,8 for those without a psychosomatical disorder (p<0,0001). The psychosomatical disorders analysis revealed pain in 70% of cases, a functional symptom in 70% and chronic fatigue in 10%.
Conclusion
The number of medical appointments in the year preceding one day’s appointment is an objective indicator for a psychosomatical cause to a patient’s complaints. This sign is concrete, easy to observe and could help the physician dare to bring up this common cause more serenely.
Keywords: psychosomatical disorders, number of medical appointments, diagnostic