SFMG - Société Française de Médecine Générale

Décembre 2001 Groupes de pairs®, enquête en Rhône Alpes auprès de 83 médecins généralistes
Thèse soutenue à Grenoble le 15 décembre 2001

TITRE : GROUPES DE PAIRS : ENQUETE EN RHONE-ALPES AUPRES DE 83 MEDECINS GENERALISTES
Méthodes de travail et caractéristiques des médecins généralistes travaillant en groupes de pairs

CONCLUSION
On attend des médecins, en tant que professionnels de santé, qu’ils maintiennent un haut niveau de connaissances et de savoir-faire tout au long de leur carrière (2)(27). Or, globalement, le niveau des connaissances de base commence à baisser dès les premières années de pratique (3)(24). Il s’avère donc nécessaire d’investir du temps dans la FMC.
Sur le marché de la formation continue, on compte un grand nombre d’activités différentes; la définition même de la FMC ne cesse de s’élargir (3)(27)
Traditionnellement, on retrouve les conférences avec opinions d’ experts, la lecture d’articles, les séminaires, les ateliers, les jeux de rôle…
Alors que l’industrie de la FMC se développe (29), certains rapports semblent douter de l’efficacité des méthodes les plus communément diffusées (3)(28) (26). Il faudrait donc apprendre à être plus sélectif.
Différents rapports issus de la FMC validée par les preuves montrent qu’il faudrait proposer des méthodes plus pratiques, interactives, volontaires, basées sur celui qui apprend et reliées à ses besoins (26) (28). Les visites confraternelles avec évaluation des pratiques du médecin par un pair semblent également pouvoir améliorer les performances des médecins
mais elles engagent de gros moyens financiers et nécessitent du temps pour toucher un large public (2)(28).
Quoiqu’il en soit, on constate que le choix des médecins reste difficile en raison du manque d’informations disponibles sur de nombreuses méthodes diffusées.
Les médecins traitants ont un rôle essentiel à jouer dans la gestion des soins de premier recours. Le maintien de la qualité de leurs soins passe certainement par la qualité des programmes de FMC suivis.
Il paraît souhaitable d’encourager la recherche dans le domaine de la FMC.
En ce qui concerne la méthode de travail en groupes de pairs, il est encore trop tôt pour rassurer le corps médical, mais les premiers résultats sont encourageants.
Les méthodes actuellement suivies en Rhône-Alpes satisfont en grande partie les critères de qualité retenus par la SFMG pour attribuer le label “groupe de pairs”.
L’originalité de la méthode repose sur un travail de groupe interactif, entre pairs sans que personne n’occupe de place de leader et où les expériences sont valorisées et librement partagées. Elle permet également, à partir de la confrontation de cas cliniques aléatoires, de passer en revue les cas les plus
fréquemment traités dans la pratique et d’évaluer les besoins en formation continue des médecins généralistes.
Au vu des résultats de l’enquête, la méthode paraît être maîtrisée par l’ensemble des groupes de la région Rhône-Alpes, mais quelques points restent à améliorer comme l’évaluation des filières de soins (70 % des groupes le faisaient au moins habituellement) et principalement les méthodes de résolution des problèmes soulevés par la présentation des cas cliniques (20% des groupes le faisaient systématiquement et 60% le faisaient habituellement). Les médecins ont eux-même soulignés un manque de rigueur et de suivi de ces problèmes. C’est probablement dans le domaine de la recherche documentaire en inter séance que le groupe de pairs doit baser ses efforts. Pour améliorer le taux et la qualité des réponses apportées par le groupe, il faudrait réfléchir aux pistes à suivre. La perspective de créer un site Internet où figurerait les recherches bibliographiques des cas déjà traités par les autres groupes français pourrait les encourager dans ce sens et mettre en valeur le partage des savoirs-faire à l’échelon national.
Pour confirmer la tendance de ces résultats préliminaires, une enquête nationale devra avoir lieu, utilisant comme outil de travail le référentiel proposé par la SFMG. Il ne tiendra qu’aux institutions représentatives de la FMC, ou ministérielle, d’évaluer de façon externe la qualité de la méthodologie.