Thèse soutenue par Anne SOLOKOWSKI sous la direction du Pr Antoine BIOY et de François RAINERI
Résumé
L’hypnose médicale et la méditation de pleine conscience entrent aujourd’hui dans le cadre
des médecines complémentaires selon l’Organisation Mondiale de la Santé (1).
Ces deux outils, singuliers et puissantes, sont devenus des objets de recherche estimés des chercheurs
étudiant la conscience. L’hypnose et la méditation de pleine conscience ne faisant pas partie
du cursus médical français, contrairement à d’autres pays européens, on peut se demander
pourquoi des cliniciens ont souhaité acquérir ces compétences supplémentaires.
Nous avons donc interrogé 21 médecins répartis sur l’ensemble du territoire français, utilisant
l’hypnose et la pleine conscience dans leur pratique médicale. Il s’agit d’une étude qualitative,
conduite jusqu’à saturation des données.
Les entretiens semi-directifs ont montré que ces médecins ne considèrent pas qu'il y ait de
scission entre le corps et l'esprit. Selon eux, l’approche bio-médicale doit nécessairement
devenir plus globale pour répondre aux besoins des patients. Elle doit également prendre en
compte les avancées des neurosciences, des recherches sur la pleine conscience et sur
l’hypnose. Ces approches holistiques fondées sur la mobilisation des ressources des patients
ont permis aux médecins de l'étude d'apporter des solutions bénéfiques à la santé des patients.
Ils ont également relevé des changements positifs dans leur vie professionnelle et personnelle,
que ce soit dans la gestion des émotions, la communication hypnotique et bienveillante, le
dépassement des limites de la médecine conventionnelle, la réduction des prescriptions ou
l'écoute du patient en pleine présence et sans jugement.
Cependant, le manque de reconnaissance institutionnelle, l'absence de formation initiale, la
nécessité d'engagement des patients et le temps requis pour les consultations sont des limites à
la pratique de ces outils.
Les médecins regrettent de ne pas avoir eu accès à ces outils plus tôt dans leur cursus. Ils
estiment que l’apprentissage de ces outils dès le début de la formation médicale serait une
véritable révolution conceptuelle pour le bien-être des patients et des soignants.
Mots-clés
Médecine Générale
Hypnose – Méditation – Mindfulness – Médecine générale
fMeSH : Dissertation universitaire
Rameau : Thèses et écrits académiques
Qualitative Study among French General Practitioners and Clinicians: Benefits
and Obstacles of Hypnosis and Mindfulness Meditation for Medical Purposes
Medical hypnosis and mindfulness meditation are now included in the framework of
complementary medicine according to the World Health Organization (1). These two unique
and powerful tools have become highly valued research subjects for researchers studying
consciousness. Hypnosis and mindfulness meditation are not part of the French medical
curriculum, unlike in other European countries, so one may wonder why clinicians have
sought to acquire these additional skills.
We interviewed 21 doctors across France who use hypnosis and mindfulness in their medical
practice. This was a qualitative study conducted until data saturation was reached. The semistructured
interviews showed that these doctors do not believe in a division between mind and
body. According to them, the biomedical approach must necessarily become more global to
meet the needs of patients. It must also take into account advances in neuroscience, research
on mindfulness, and research on hypnosis. These holistic approaches based on mobilizing
patients resources have allowed the doctors in the study to bring beneficial solutions to
patients health. They have also noted positive changes in their professional and personal lives,
whether in emotional management, hypnotic and benevolent communication, exceeding the
limits of conventional medicine, reducing prescriptions, or listening to patients with full
presence and without judgment.
However, the lack of institutional recognition, the absence of initial training, the need for
patient engagement, and the time required for consultations are limitations to the use of these
tools.
Doctors regret not having had access to these tools earlier in their training. They believe that
learning these tools from the beginning of medical education would be a true conceptual
revolution for the well-being of patients and caregivers.