Mars 2006
Résumé
Contexte : Que sont devenus les 248 médecins généralistes issus de la faculté de Poitiers entre 1999 et 2003 ? Dans un contexte de début de crise de la démographie médicale, nous avons voulu savoir ce qu’il était advenu de ces jeunes médecins généralistes admis en faculté dans la période la plus basse du numerus clausus
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une enquête par questionnaire adressée par la poste aux jeunes médecins ayant terminé leur troisième cycle de médecine générale entre 1999 et 2003. Les questions portaient principalement sur leur situation personnelle, professionnelle, leurs impressions sur l’enseignement qu’ils ont reçu et sur leurs projets. Le questionnaire avait été testé, puis posté en mai 2005.
Résultats : Nous avons eu 74% de réponse. 79% des médecins sont restés dans leur région de formation. Ils ont en moyenne 32 ans, les femmes sont légèrement majoritaires. 88% vivent en couple avec 1,4 enfants. 9 sur 10 ont un conjoint actif, plutôt dans un domaine médical pour les hommes et non médical pour les femmes. Ils ont passé leur thèse plus de 11 ans après leur première inscription en faculté. Ils sont satisfaits de l’enseignement global qu’ils ont reçu (81%). Ils auraient cependant aimé recevoir un enseignement de médecine générale avant leur 3ième cycle. 84% sont satisfaits de leur stage chez le praticien généraliste. 2/3 se destinent à une installation en médecine libérale, 1/4 à la médecine salariée. Très peu sont ceux qui n’ont plus d’activité médicale (2%). 85% des installations en médecine libérale font suite à une opportunité professionnelle. 50% accepteraient un exercice en zone rurale, surtout les femmes, à condition d’être en cabinet de groupe. Les mesures financières ne les encourageraient pas à faire une telle installation. Ils ne sont pas prêts à sacrifier leur vie personnelle au profit de leur carrière.
Discussion : Comme en Bretagne ou Haute-Normandie, nous avons de nouveau constaté le besoin exprimé par les jeunes généralistes de recevoir un enseignement théorique de médecine général plus important au cours de leurs études. Nous pouvons également confirmer le constat déjà fait : la priorité est donnée à leur vie privée plutôt que professionnelle.
Conclusion : Les principaux enseignements de l’enquête portent sur la formation des généralistes et l’offre de soin sur le territoire. Les jeunes médecins estiment que l’apprentissage auprès d’un pair senior sur site (stage chez le praticien) a été indispensable à leur formation. Mais ils semblent attendrent maintenant plus d’enseignement de médecine générale. Les leviers d’incitation à l’installation notamment en rural se trouveront plus dans les conditions de vie que dans le statut financier. Les femmes ne sont pas hostiles à exercer à la campagne, pour peu qu’on écoute leurs attentes qui sont souvent des besoins.
Contexte : Que sont devenus les 248 médecins généralistes issus de la faculté de Poitiers entre 1999 et 2003 ? Dans un contexte de début de crise de la démographie médicale, nous avons voulu savoir ce qu’il était advenu de ces jeunes médecins généralistes admis en faculté dans la période la plus basse du numerus clausus
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une enquête par questionnaire adressée par la poste aux jeunes médecins ayant terminé leur troisième cycle de médecine générale entre 1999 et 2003. Les questions portaient principalement sur leur situation personnelle, professionnelle, leurs impressions sur l’enseignement qu’ils ont reçu et sur leurs projets. Le questionnaire avait été testé, puis posté en mai 2005.
Résultats : Nous avons eu 74% de réponse. 79% des médecins sont restés dans leur région de formation. Ils ont en moyenne 32 ans, les femmes sont légèrement majoritaires. 88% vivent en couple avec 1,4 enfants. 9 sur 10 ont un conjoint actif, plutôt dans un domaine médical pour les hommes et non médical pour les femmes. Ils ont passé leur thèse plus de 11 ans après leur première inscription en faculté. Ils sont satisfaits de l’enseignement global qu’ils ont reçu (81%). Ils auraient cependant aimé recevoir un enseignement de médecine générale avant leur 3ième cycle. 84% sont satisfaits de leur stage chez le praticien généraliste. 2/3 se destinent à une installation en médecine libérale, 1/4 à la médecine salariée. Très peu sont ceux qui n’ont plus d’activité médicale (2%). 85% des installations en médecine libérale font suite à une opportunité professionnelle. 50% accepteraient un exercice en zone rurale, surtout les femmes, à condition d’être en cabinet de groupe. Les mesures financières ne les encourageraient pas à faire une telle installation. Ils ne sont pas prêts à sacrifier leur vie personnelle au profit de leur carrière.
Discussion : Comme en Bretagne ou Haute-Normandie, nous avons de nouveau constaté le besoin exprimé par les jeunes généralistes de recevoir un enseignement théorique de médecine général plus important au cours de leurs études. Nous pouvons également confirmer le constat déjà fait : la priorité est donnée à leur vie privée plutôt que professionnelle.
Conclusion : Les principaux enseignements de l’enquête portent sur la formation des généralistes et l’offre de soin sur le territoire. Les jeunes médecins estiment que l’apprentissage auprès d’un pair senior sur site (stage chez le praticien) a été indispensable à leur formation. Mais ils semblent attendrent maintenant plus d’enseignement de médecine générale. Les leviers d’incitation à l’installation notamment en rural se trouveront plus dans les conditions de vie que dans le statut financier. Les femmes ne sont pas hostiles à exercer à la campagne, pour peu qu’on écoute leurs attentes qui sont souvent des besoins.
Mots clés
Démographie médicale - Enseignement médical - Féminisation - Jeunes médecins
Démographie médicale - Enseignement médical - Féminisation - Jeunes médecins