SFMG - Société Française de Médecine Générale

Janvier 1989 SFMG
Nos réflexions porteront sur l'état de la question, tel qu'il résulte du rapport du Pr Jacques BEYLOT sur le 3ème Cycle de Médecine Générale en France 19B4-86, rédigé et déposé en Octobre 1986 sous la double égide de la Commission Pédagogique Nationale de Médecine Interne et de l'Université de Bordeaux II.

Ce rapport est, selon nous, une étape importante parce qu'il donne de la situation une description d'ensemble et qu'il résulte de réponses et commentaires émis par les responsables universitaires chargés de la mise en application de ce 3ème cycle dans toutes les U.E .R.

Deux aspects de la situation ont été mis en évidence et retiennent notre attention :
- l'effort important de mise en place du 3ème cycle de Médecine Générale dont témoigne le grand nombre d'enseignants chargés de cet enseignement,
- des résultats décevants, dus à des distorsions révélatrices. Parmi celles-ci, deux nous intéressent directement:
1 La désaffection des étudiants à l'égard de l'enseignement théorique qui leur est proposé et qui a été constatée de manière générale. Elle concerne aussi bien les enseignements délivrés par les chargés de cours généralistes que les cours assurés par des enseignants universitaires agrégés ou médecins des hôpitaux régionaux (cf rapport du groupe des enseignants généralistes de l'U.E.R. de Caen (250 p.).
2-Pour une réflexion sur la formation professionnelle des étudiants, l'attitude négative (ou positive) de ceux-ci est un élément incontournable et qui demande à être analysé dans un cadre plus large que celui d'un simple aménagement interne au 3ème Cycle de Médecine Générale.
3-La lassitude qui se manifeste, après une phase initiale active, chez tous les enseignants sans distinction, universitaires titulaires (cf p. 49-50 du rapport cité) ou enseignants vacataires généralistes (cf démission du groupe d'enseignants généralistes à CAEN avec remise d'un rapport explicatif circonstancié).

Pour expliquer cette situation, le rapport du Pr BEYLOT avance les hypothèses suivantes :
- les moyens budgétaires qualifiés de (généralement) "dérisoires",
- les doutes exprimés par certains enseignants hospitaliers quant à leur aptitude à améliorer la formation des futurs généralistes, leurs intérêts spécifiques ne correspondant pas à la formation qu'ils doivent assurer,
- la non-conformité des pratiques médicales vécues par les étudiants dans leurs stages hospitaliers avec les cours (et tentatives de théorisation) émanant des enseignants généralistes lorsqu'ils parlent de leur pratique en ville, la médiocrité du statut d'un enseignement théorique qui, la plupart du temps, n'est validé que par un simple émargement d'assiduité, sans contrôle des connaissances.

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