SFMG - Société Française de Médecine Générale

Janvier 1987 SFMG
Depuis 1983, les Français assistent à l'écroulement progressif d'un pan de la protection qui leur était assurée en cas de maladie.

Un nouveau train de mesures restrictives fait prendre aux évènements un tour dramatique. La prévention, la détection précoce des maladies et de leurs complications sont gravement touchées, ainsi que la surveillance thérapeutique de la population, en particulier de toutes les personnes âgées, meurtries dans leurs besoins réels et démunies devant leurs risques et leurs misères.

On dit aux Français que ces limitations sont inéluctables et nécessitées en grande partie par un excès d'exigences de leur part.

Dans le même temps, on fait appel à une imposition supplémentaire présentée comme un rempart contre le risque d'autres restrictions à venir dans les soins médicaux.

Il s'agit là d'une erreur car la promesse ne peut être tenue pour les raisons que voici :
"Toute innovation importante dans un secteur quelconque du réseau de soins retentit sur tous les autres et implique des mesures appropriées dans les secteurs connexes".

L'irruption de la spécialisation en médecine et l'intégration continue, dès qu'elles apparaissent, des techniques les plus sophistiquées, créent un foisonnement de possibilités parallèles et redondantes dont le coût devient alarmant.

Ainsi sont nés trois secteurs médicaux distincts :
- la médecine de l'exploit technique,
- la médecine des techniques diagnostiques,
- la médecine des soins quotidiens.

Il est évident que la demande envers les deux premiers secteurs ne sera jamais saturée de par la nature même de leur production. Le nombre des investigations diagnostiques ou de prothèses d'organes peut, en effet, être multiplié à l' infini.

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