SFMG - Société Française de Médecine Générale

Janvier 1986 Vincent B, Rosowsky O et col
CONCLUSION

Au terme de ce travail, nous voudrions souligner quelques points qui nous ont paru extrêmement intéressants.

D'abord, il y a nos résultats épidémiologiques qui éclairent fortement la signification réelle de la discipline généraliste pour la prise en charge d'un problème tel que l'hypertension artérielle dans la population dont la santé est assumée par nos soins.

Ainsi, les sujets hypertendus représentent entre 20 et 22 % des patients (selon le sexe) dans nos clientèles, du fait de l'incidence des cas nouvellement dépistés, qui est de 2 ,54 % l'an, le taux de prévalence des sujets hypertendus monte à 25 % après deux années d'observation de l'échantillon initiale et 9,7 % des sujets hypertendus sont alors des cas nouvellement dépistés. Rapportés à la prévalence des sujets hypertendus dans la population générale qui est de 8 à 9 %, nos chiffres indiquent le très important travail de tamisage des sujets à traiter dans la population française, que la médecine générale effectue de par ses fonctions propres.

En y regardant de plus près encore, nous avons été nous-mêmes surpris de voir que, du fait d'une concentration considérable et croissance et du nombre des sujets hypertendus à partir des âges moyens de la vie, la prévalence des sujets hypertendus dans nos clientèles, si elle reste aux alentours de 10 % entre 34 et 45 ans, monte autour de 30 % entre 46 et 55 ans, atteint 50 % entre 56 et 65 ans et dépasse 60 % des patients au-delà de 66 ans.

On comprend que la prise en charge des sujets hypertendus (pour l'ensemble de leurs problèmes d'HTA et autres) représente 16,5 % de l'activité - calculée en contacts (consultations, visites, téléphone, etc. ...)- dans les 13 cabinets généralistes qui participent à l'enquête.

On comprend aussi que, corrélée à ce que l'on sait de la durée moyenne de vie qui est nettement supérieure en France pour le sexe féminin, le sex-ratio est de 1,74 parmi nos patients hypertendus. Notons, cependant, aussitôt que, dans la fraction de même âge mais non hypertendue, notre échantillon de clientèle pré- sente lui aussi un sex-ratio de 1,66. Quant aux informations émanant de la partie épistémologique de cette première étude, elles ne nous paraissent pas moins intéressantes.

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