SFMG - Société Française de Médecine Générale

Octobre 2001 Wolf B
Le dépistage des cancers du col de l’utérus constitue une démarche de santé publique qui devrait relever de la responsabilité de la médecine générale, notamment s’il on prend en compte la diminution du nombre des médecins gynécologues.

Ce dépistage ne bénéficie en France d’aucune organisation collective susceptible d’en formaliser les conditions de réalisation et d’en évaluer la qualité. Il existe néanmoins un consensus auquel chaque praticien peut faire référence : le frottis doit être proposé aux femmes de 25 à 65 ans selon un rythme triannuel quand ses résultats sont satisfaisants.

Le problème de la qualité des prélèvements ne peut être oublié : celle-ci conditionne naturellement la sensibilité du test et donc son efficacité. Nous allons rapporter une étude qui s’est attachée à comparer les performances d’un groupe de généralistes par rapport à un groupe de gynécologues. Cette étude porte sur 158 prélèvements (73 pour les généralistes et 85 pour les gynécologues) analysés dans un laboratoire d‘anatomie et de cytopathologie.

A partir des demandes d’examen et des compte-rendus cytologiques, la qualité des prélèvements (richesse cellulaire, type cellulaire, fixation, type de prélèvements, qualité des informations accompagnant la demande d’examen) ont été analysés. 

59% des prélèvements étudiés, effectués par les médecins généralistes, sont représentatifs de la zône de jonction exocol-endocol, contre 76% des prélèvements des gynécologues.

Cete étude montre :
1) une trop faible participation des médecins généralistes à la pratique des frottis cervico-vaginaux, une utilisation quasi exclusive des frottis sur lame et une qualité de prélèvement insuffisante
2) une forte participation des gynécologues à la réalisation des frottis mais une qualité des prélèvement également perfectible, bien qu’ils utilisent très largement les frottis en couches minces.

Au moment où le ministère de la santé s’apprête à mettre en place une campagne nationale de dépistage des cancers du col de l’utérus, il est indispensable de mettre en place les formations nécessaires au succès et à l’efficacité des procédures de réalisation et d’interprétation des frottis.