SFMG - Société Française de Médecine Générale

Octobre 2001 Gallais JL
Objectif :
Etat des lieux des données disponibles en France et des différences de durées observées en fonction de la nature et des conditions de réalisation de l’acte.

Méthode :
Revue et comparaisons des données françaises récentes avec des études étrangères réalisées dans des pays ayant des modalités d’organisation des soins primaires et des modes de rémunération des médecins différents.

Résultats :
La durée moyenne de la consultation de médecine générale résultats varie en France de 14 à 19 minutes selon la méthode de mesure utilisée (appréciation globale par le médecin lui-même ou par un tiers, mesure objective par séance ou temps moyen pour un ensemble d’actes). Le secteur d’exercice conventionnel (1 et 2) modifie peu ce paramètre. La durée est par contre plus longue pour les enfants et les personnes de plus de 80 ans, et elle augmente avec le nombre de problèmes du consultant. En fonction des études, le sexe du médecin et du patient influent ou non sur le temps de l’acte. Les femmes médecins réalisent alors un plus grand nombre d’actes longs, en particulier pour leurs patientes femmes. La planification des séances par prise de rendez-vous et l’aptitude à communiquer dans la langue du médecin accroissent par ailleurs la consultation. Les consultations comportant des indicateurs du registre « psy » (présence de psychotrope, traitement psychologique, ALD psy) sont significativement plus longues (21 à 23 minutes) que pour des affections somatiques avec ou sans ALD. La présence d’un co-thérapeute spécialisé en santé mentale ne réduit pas pour autant la durée de ce type de séance de médecine générale qui reste plus longue (21 à 22 minutes).

Discussion :
Si la durée de la consultation est en France plus longue que dans les autres pays européens ou nord américains (6 à 13 minutes de l’Espagne, Grande Bretagne, Hollande, USA, pays nordiques européens, Canada), la comparaison est difficile du fait des différences d’organisation des soins et la place des personnels paramédicaux et sociaux intervenant en amont ou en aval du généraliste. Le déterminant relation d’aide psychologique est également retrouvé comme facteur accroissant la durée de l’acte. La durée de l’acte semble n’être qu’une donnée relative de la satisfaction du patient. Les différences de durée observées en France selon le sexe du médecin impose des études fines complémentaires toute chose étant égale par ailleurs notamment la formation en médecine générale, la structure d’âge de la clientèle, l’organisation du cabinet, et le temps de travail effectif.

Conclusion :
La durée de l’acte médical en France varie à la fois en fonction de déterminants sociaux, de l’organisation des soins primaires et de son contenu. Une connaissance plus fine des séances et durée des actes est indispensable pour adapter la rémunération au service médical rendu. Une telle approche permettrait aussi de se servir de la nomenclature à l’acte ou de procédures de forfaitisation comme leviers d’incitation de santé individuelle et de santé publique.