Le travail, sa nature et ses conditions d'exercices, sont des déterminants clé de la santé dont les effets sont souvent méconnus ou sous-estimés.
En matière de santé, le travail peut-être à la fois un facteur de risque et un facteur de protection, en fonction des contextes individuels ou collectifs.
Dans l'entretien médical habituel, des questions simples suffisent pour intégrer les risques éventuels liés au travail actuel ou passé (Quel type de travail faites vous ? Pensez vous que vos problèmes de santé pourraient être liés à votre travail ? Etes vous exposé à des gestes réplétifs, bruits, produits à risques, etc. ? Constatez-vous des changements pendant vos vacances ? Des collègues de travail ont ils des symptômes comparables aux vôtres ?)
Ces informations essentielles doivent être recherchées et enregistrées dans les dossiers medicaux au même titre que d'autres facteurs de santé (IMC, niveau tensionnel, activité physique, données de biologie, etc..) et elles participent à la note médicale de synthèse du patient.
L'arrêt de travail et l'accident de travail sont une opportunité simple et fréquente pour rechercher, compléter et actualiser la composante "travail" des consultants.
L'importance, la traçabilité et l'impact durable des certificats médicaux établis pour le travail sont indissociables de ce qui a été volontairement ou involontairement écrit et/ou omis.
Le rôle soignant du médecin généraliste traitant comporte une fonction d'informateur, de traducteur, de médiateur ou d'avocat entre les instances médicales, professionnelles et administratives.
Le médecin du travail, notamment en charge de vérifier l'aptitude d'une personne à son poste ou à la reprise de son travail, est une personne ressource insuffisamment utilisée pour aider le patient-travailleur comme son médecin.
Les réponses médicales et/ou administratives relatives aux questions spécifiques du travail, des maladies professionnelles et des modalités de communication entre acteurs sont disponibles sur des sites Internet ad hoc.
La méconnaissance et les représentations négatives réciproques entre médecins du travail et médecins généralistes sont d'autant plus persistantes que leur échanges actuels restent limités. Le secret professionnel liant le médecin traitant vis à vis du médecin du travail est un facteur limitant mais il n'empêche pas les échanges nécessaires.
L'analyse des dossier medicaux témoignent du recueil limité du métier et des catégories socioprofessionnelle (CSP) des consultants. La mise en relation entre les problèmes de santé et les activités professionnelles est rarement retrouvée dans les dossiers médicaux.
Les situations extrêmes fortement médiatisées de la souffrance au travail sont l'arbre qui cache la forêt. Les impacts négatifs somatiques, psychiques et sociaux du travail restent sous-estimés pour le plus grand nombre des personnes alors que des changements ou des adaptations du travail font partie des traitements.
Un retraité est un ancien travailleur ! La reconstitution de la biographie professionnelle parfois précaire ou chaotique est un élément important pouvant révéler des risques passés ou persistants ignorés. Le suivi médical post professionnel doit intégrer ces facteurs de risques spécifiques.
Les enquêtes successives de type SUMER sur la santé au travail témoignent de l'ampleur et de la diversité des risques anciens et nouveaux pour l'ensemble des métiers et des catégories socioprofessionnelles, et du fait qu'aucune profession n'est épargnée.
Les évolutions de la place et des rôles sociaux attribués du travail et aux travailleurs dans les sociétés modernes conduisent à s'interroger sur le sens, les hiérarchies et conflit de valeurs misent en jeu selon les entreprises et les personnes qui y travaillent.
Si l'activité professionnelle est un co-facteur de santé, le "non travail" subi en est un autre. Le chômage ponctuel ou durable, la retraite prématurée involontaire, la précarité professionnelle ont aussi des effets démontrés dans le champ de la santé comme des soins.
Le médecin en tant que soignant est un aussi un travailleur particulièrement exposé comme l'atteste les études sur le syndrome d'épuisement professionnel ("burn-out"), les reconversions ou cessations prématurées d'activités. Les soignants doivent aussi apprendre à prendre soin d'eux.
Les aphorismes qui précèdent ne résument pas la complexité des situations et des relations entre la santé et le travail, mais peuvent être utiles aux soignés et aux soignants. Faites une journée test en explorant systématiquement les activités professionnelles de vos patients. Profitez en pour compléter vos données manquantes !
Jean-Luc Gallais
Directeur du Conseil Scientifique de la SFMG
Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile de France : CRAMIF
Institut National de Recherche et de Sécurité : INRS
Institut National de Promotion et d'Education pour la Santé : INPES
En matière de santé, le travail peut-être à la fois un facteur de risque et un facteur de protection, en fonction des contextes individuels ou collectifs.
Dans l'entretien médical habituel, des questions simples suffisent pour intégrer les risques éventuels liés au travail actuel ou passé (Quel type de travail faites vous ? Pensez vous que vos problèmes de santé pourraient être liés à votre travail ? Etes vous exposé à des gestes réplétifs, bruits, produits à risques, etc. ? Constatez-vous des changements pendant vos vacances ? Des collègues de travail ont ils des symptômes comparables aux vôtres ?)
Ces informations essentielles doivent être recherchées et enregistrées dans les dossiers medicaux au même titre que d'autres facteurs de santé (IMC, niveau tensionnel, activité physique, données de biologie, etc..) et elles participent à la note médicale de synthèse du patient.
L'arrêt de travail et l'accident de travail sont une opportunité simple et fréquente pour rechercher, compléter et actualiser la composante "travail" des consultants.
L'importance, la traçabilité et l'impact durable des certificats médicaux établis pour le travail sont indissociables de ce qui a été volontairement ou involontairement écrit et/ou omis.
Le rôle soignant du médecin généraliste traitant comporte une fonction d'informateur, de traducteur, de médiateur ou d'avocat entre les instances médicales, professionnelles et administratives.
Le médecin du travail, notamment en charge de vérifier l'aptitude d'une personne à son poste ou à la reprise de son travail, est une personne ressource insuffisamment utilisée pour aider le patient-travailleur comme son médecin.
Les réponses médicales et/ou administratives relatives aux questions spécifiques du travail, des maladies professionnelles et des modalités de communication entre acteurs sont disponibles sur des sites Internet ad hoc.
La méconnaissance et les représentations négatives réciproques entre médecins du travail et médecins généralistes sont d'autant plus persistantes que leur échanges actuels restent limités. Le secret professionnel liant le médecin traitant vis à vis du médecin du travail est un facteur limitant mais il n'empêche pas les échanges nécessaires.
L'analyse des dossier medicaux témoignent du recueil limité du métier et des catégories socioprofessionnelle (CSP) des consultants. La mise en relation entre les problèmes de santé et les activités professionnelles est rarement retrouvée dans les dossiers médicaux.
Les situations extrêmes fortement médiatisées de la souffrance au travail sont l'arbre qui cache la forêt. Les impacts négatifs somatiques, psychiques et sociaux du travail restent sous-estimés pour le plus grand nombre des personnes alors que des changements ou des adaptations du travail font partie des traitements.
Un retraité est un ancien travailleur ! La reconstitution de la biographie professionnelle parfois précaire ou chaotique est un élément important pouvant révéler des risques passés ou persistants ignorés. Le suivi médical post professionnel doit intégrer ces facteurs de risques spécifiques.
Les enquêtes successives de type SUMER sur la santé au travail témoignent de l'ampleur et de la diversité des risques anciens et nouveaux pour l'ensemble des métiers et des catégories socioprofessionnelles, et du fait qu'aucune profession n'est épargnée.
Les évolutions de la place et des rôles sociaux attribués du travail et aux travailleurs dans les sociétés modernes conduisent à s'interroger sur le sens, les hiérarchies et conflit de valeurs misent en jeu selon les entreprises et les personnes qui y travaillent.
Si l'activité professionnelle est un co-facteur de santé, le "non travail" subi en est un autre. Le chômage ponctuel ou durable, la retraite prématurée involontaire, la précarité professionnelle ont aussi des effets démontrés dans le champ de la santé comme des soins.
Le médecin en tant que soignant est un aussi un travailleur particulièrement exposé comme l'atteste les études sur le syndrome d'épuisement professionnel ("burn-out"), les reconversions ou cessations prématurées d'activités. Les soignants doivent aussi apprendre à prendre soin d'eux.
Les aphorismes qui précèdent ne résument pas la complexité des situations et des relations entre la santé et le travail, mais peuvent être utiles aux soignés et aux soignants. Faites une journée test en explorant systématiquement les activités professionnelles de vos patients. Profitez en pour compléter vos données manquantes !
Jean-Luc Gallais
Directeur du Conseil Scientifique de la SFMG
Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile de France : CRAMIF
Institut National de Recherche et de Sécurité : INRS
Institut National de Promotion et d'Education pour la Santé : INPES