Lettre de la SFMG sur le projet de réforme des études médicales
à Monsieur Bernard Kouchner (secrétaire d'état à la santé)
Monsieur le Ministre,
Vous avez en projet une réforme des études médicales. La Société Française de Médecine Générale est heureuse de vous apporter sa modeste contribution aux débats.
Avant de vous proposer nos commentaires, nous voudrions vous préciser quelques points :
· Depuis plusieurs années, il s'est constitué au sein de la médecine générale un corpus de connaissances important, un corps d'experts, de chercheurs et de formateurs de qualité tant pour la formation initiale que dans la formation médicale continue.
Elle est devenue une vraie discipline médicale au sens universitaire et doit maintenant bénéficier de toute l'autonomie nécessaire à la mise en place dans toutes les facultés d'une réelle filière universitaire en médecine générale.
· Les futurs généralistes représentent la moitié des étudiants en médecine.
· Le dogme du choix de la médecine générale par échec doit être remis en cause et ne doit plus être utilisé pour justifier certaines décisions ou hiérarchies entre praticiens.
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes a montré en 1994 1 que 75 % d'entre eux avait choisi délibérément la médecine générale soit en ne présentant pas le concours de spécialité (51 %) soit en n'utilisant qu'une seule de leur deux chances (25 %). Ces chiffres ont été corroborés par le Dr Chabot du CNCI. Il n'a pas été possible d'obtenir les mêmes données concernant les autres disciplines. Combien d'internes en psychiatrie, en santé publique, en chirurgie ou en anesthésie avaient fait de cette discipline leur premier choix ? Nous n'en savons rien, mais ils doivent être bien inférieurs à 75 %.
· Les ordonnances Debré ont atteint leurs limites. Il est important de reconsidérer les études médicales dans leur ensemble et d'étudier une nouvelle organisation des fonctions d'enseignement et de recherche.
· Les flux de formation dans les différentes disciplines doivent être adaptés aux besoins sanitaires de la population et non aux besoins de fonctionnement des services hospitaliers.Selon nous, ces axes (autonomisation de la médecine générale comme discipline universitaire, qualité de la formation et des formateurs en médecine générale, intérêt des étudiants pour cette profession) doivent constamment être présents à l'esprit de tous les acteurs qui réfléchissent aux modifications à apporter aux études médicales.
Je vous prie de trouver ci joint nos remarques sur les différentes fiches de votre projet de réforme des études médicales. En espérant qu’elles retiendront toute votre attention et que nous pourrons aborder prochainement ce dossier avec vous, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l'expression de mes sentiments respectueux.
Docteur Pascal Clerc
Président de la SFMG
Télécharger la version longue du communiqué
à Monsieur Bernard Kouchner (secrétaire d'état à la santé)
Monsieur le Ministre,
Vous avez en projet une réforme des études médicales. La Société Française de Médecine Générale est heureuse de vous apporter sa modeste contribution aux débats.
Avant de vous proposer nos commentaires, nous voudrions vous préciser quelques points :
· Depuis plusieurs années, il s'est constitué au sein de la médecine générale un corpus de connaissances important, un corps d'experts, de chercheurs et de formateurs de qualité tant pour la formation initiale que dans la formation médicale continue.
Elle est devenue une vraie discipline médicale au sens universitaire et doit maintenant bénéficier de toute l'autonomie nécessaire à la mise en place dans toutes les facultés d'une réelle filière universitaire en médecine générale.
· Les futurs généralistes représentent la moitié des étudiants en médecine.
· Le dogme du choix de la médecine générale par échec doit être remis en cause et ne doit plus être utilisé pour justifier certaines décisions ou hiérarchies entre praticiens.
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes a montré en 1994 1 que 75 % d'entre eux avait choisi délibérément la médecine générale soit en ne présentant pas le concours de spécialité (51 %) soit en n'utilisant qu'une seule de leur deux chances (25 %). Ces chiffres ont été corroborés par le Dr Chabot du CNCI. Il n'a pas été possible d'obtenir les mêmes données concernant les autres disciplines. Combien d'internes en psychiatrie, en santé publique, en chirurgie ou en anesthésie avaient fait de cette discipline leur premier choix ? Nous n'en savons rien, mais ils doivent être bien inférieurs à 75 %.
· Les ordonnances Debré ont atteint leurs limites. Il est important de reconsidérer les études médicales dans leur ensemble et d'étudier une nouvelle organisation des fonctions d'enseignement et de recherche.
· Les flux de formation dans les différentes disciplines doivent être adaptés aux besoins sanitaires de la population et non aux besoins de fonctionnement des services hospitaliers.Selon nous, ces axes (autonomisation de la médecine générale comme discipline universitaire, qualité de la formation et des formateurs en médecine générale, intérêt des étudiants pour cette profession) doivent constamment être présents à l'esprit de tous les acteurs qui réfléchissent aux modifications à apporter aux études médicales.
Je vous prie de trouver ci joint nos remarques sur les différentes fiches de votre projet de réforme des études médicales. En espérant qu’elles retiendront toute votre attention et que nous pourrons aborder prochainement ce dossier avec vous, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l'expression de mes sentiments respectueux.
Docteur Pascal Clerc
Président de la SFMG
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