SFMG - Société Française de Médecine Générale

Juillet 2011

La loi HPST a défini les missions et la place de la médecine générale dans le système de soins. Sur le terrain, pourtant rien n’a changé, le désordre reste de mise...

Pourtant la médecine générale n’a jamais été aussi bien organisée ni aussi active dans les domaines de la formation initiale, de la formation continue et de la recherche en soins primaires. Mais le manque criant de moyens humains et financiers bride tous les enthousiasmes.

La reconnaissance universitaire de la médecine générale est bien inscrite dans les textes et dans la communication des responsables politiques. Elle reste cependant largement insuffisante. Le récent Rapport Gaillard en fait le constat « C’est peut-être en médecine générale que la question de l’inadéquation des effectifs universitaires avec la charge d’enseignement est la plus vive » et ses conclusions laissent nos jeunes chefs de clinique perplexes et inquiets quant à leur avenir.

La récente pyramide des âges publiée par le Conseil National de l’Ordre montre un vieillissement important des médecins généralistes alors que très peu de jeunes diplômés, pourtant enthousiastes, compétents et imaginatifs, décident d’exercer en mode libéral !

Les changements sociétaux, l’éducation thérapeutique délivrée aux patients par les médecins généralistes, l’accès à l’Internet, aux revues de vulgarisation et aux autres médias ont notablement modifié les recours aux soins primaires. Les soins les plus simples sont de plus en plus souvent pris en charge par le patient en automédication avec ou sans les conseils des pharmaciens.

La médecine générale accentue une de ses spécificités : le suivi de patients, souvent âgés, présentant des pathologies chroniques qui nécessitent des prises en charge complexes. Cet exercice est d’autant plus difficile que les concepts de « médecin traitant » et de « parcours de soins » sont mal compris, dénaturés, peu respectés et que le médecin traitant reste sans moyens organisationnels et financiers pour satisfaire à ces obligations. En particulier l’absence d’un système d’information de santé partagé digne de ce nom est un obstacle majeur à la qualité et l’efficience du parcours de soins.

Pour la SFMG, la santé des citoyens se trouve face à une alternative liée à la place et aux moyens que la Nation attribuera aux soins de premiers recours

- Ou les responsables politiques, dans une vision à long terme du monde la Santé, décident et font en sorte que le système de soins s’organise autour des acteurs de soins primaires, avec des missions clairement définies qui disposent des moyens nécessaires à leur réalisation, afin que le système de soins réponde aux besoins de « santé » de la population et non aux attentes de « consommateurs »

- Ou les médecins généralistes, noyés sous des tâches multiples, dont celles des soins, se retireront, lentement et insidieusement, de cette discipline au détriment de la santé des personnes et des populations pour une charge financière encore plus importante pour la collectivité, comme semblent l’indiquer déjà les indicateurs démographiques.

De quel système de santé, la nation et ses représentants veulent-ils se doter ?