SFMG - Société Française de Médecine Générale

Novembre 2014

La mort à 91 ans, d'Oscar Rosowsky, médecin généraliste, membre fondateur de la SFMG, Président et Directeur du département « Recherche » est un événement important pour la SFMG et la collectivité généraliste.

Sa vie professionnelle a été centrée sur la défense de la médecine générale en tant que discipline distincte, spécifique et autonome des autres spécialités médicales à partir de véritables bases scientifiques. Celles-ci furent  promues par lui et d’autres précurseurs, notamment le Dr Jean De Couliboeuf, dans le livre blanc de la médecine générale publié en 1970. La carence en légitimité sociale et universitaire de la médecine générale, avait conduit ces pionniers à la création en 1973 en France de la première société savante de médecine générale, la Société Française de Médecine Générale (SFMG).

Cette haute idée de la médecine générale était alors iconoclaste et marginale en France. Elle allait à l'encontre des discours dominants professionnels, syndicaux et bien sûr universitaires. Il a fallut la ténacité et la qualité de l'argumentaire développé autour de véritables  concepts pour que ces idées imprègnent au fil des 30 dernières années  les discours et les pratiques d'un nombre croissant de professionnels mais aussi d'institutions.
Les obstacles, les résistances aux changements furent nombreux et les progrès lents ! 
Malgré l'adversité, Oscar Rosowsky anima en France le premier noyau dur et perenne des acteurs de la recherche en médecine avec le soutien progressivement acquis d'institutions comme l'INSERM ou CNAMTS.

40 ans plus tard, ces idées sont devenues des évidences  qui nourrissent le patrimoine consensuel de la collectivité des médecins généralistes. 

Cette capacité à faire face à des événements difficiles, Oscar Rosowsky l'avait aussi mise en œuvre très jeune, dès l’âge de 20 ans,  en étant pendant la deuxième guerre mondiale un acteur actif dans la résistance. Cette façon d'être on la retrouve dans les cinq heures d'entretiens disponibles que l’on peut retrouver dans les archives en ligne de l'INA.

Cette aptitude à convaincre a permis à la SFMG de se développer et de conserver ensuite pour ses responsables successifs une vision solide et argumentée sur la médecine générale et les modalités de recherche dans ce champ. L'histoire de l'Observatoire de la Médecine Générale ou celle des Documents de Recherches en Médecine Générale en sont des marqueurs incontestables.

Comme d'autres membres fondateurs de la SFMG, Oscar Rosowsky a aussi été impliqué dans le mouvement Balint, rappelant le sens et la fonction du soin tant pour les patients que les médecins généralistes.

Il a porté hors du monde généraliste ces mêmes idées. D'autres personnes ont également eu l'occasion de travailler avec lui et d'apprécier les apports qui ont été les siens.

Oscar Rosowsky était critique, rigoureux et parfois d'un commerce difficile du fait du niveau d'exigence qu'il avait pour la médecine générale et les généralistes eux-mêmes.

Sans cette capacité de résistance sur l'application rigoureuse des principes fondamentaux, la trajectoire de la SFMG mais surtout de la médecine générale en France aurait probablement été autre. Une fois encore merci Oscar. 

Giuditta Isotti Rosowsky, son épouse,
Elena et André, ses enfants,
Hervé Morelle son gendre, et son petit-fils Antoine

ont la très grande tristesse d’annoncer le décès du

      docteur Oscar ROSOWSKY
      alias Jean-Claude Plunne
      médaille de la Résistance

survenu le 7 novembre 2014 dans sa quatre-vingt-onzième année.

 
Dès l‘automne 1942, au Chambon sur Lignon, avec Sammy Charles, Louis de Juge, le
syndicaliste Léon Eyraud, l’un des chefs de la Résistance locale, et d’autres, il organise la fabrication de faux papiers pour le sauvetage des juifs et des résistants, puis des réfractaires au STO. Il a donné ses archives au Musée de la Résistance nationale à Champigny.

Installé après la guerre comme médecin généraliste en banlieue parisienne sud, toujours attentif au système de santé, il n’a eu de cesse que de promouvoir la recherche en médecine générale. Membre fondateur de la SFMG dont il a dirigé le Département de la recherche, il a fait connaître en France et aux Etats Unis les travaux de Robert N. Braun et a travaillé à l’adaptation de la Kasugraphie à la Classification Internationale des Maladies ainsi qu’à sa mise en oeuvre pratique. Membre de la société Balint. Pendant plus de quarante ans il a exercé sa profession avec une disponibilité, une générosité et une curiosité chaleureuse pour les gens, qui ne se sont jamais démenties.

Passionné de peinture, il était d’une grande sagacité et d’un humour indéfectible qui lui a permis de faire face aux situations les plus dramatiques.

Les obsèques auront lieu le mercredi 12 novembre au cimetière parisien de Bagneux.
On se réunira à la porte principale à 15h15.

Le présent avis tient lieu de faire-part et de remerciements.


Lire l'article paru dans Le Généraliste.fr le 11 novembre 2014